Journée des blessés de la vie à Amettes

Parler de ses blessures...

Amettes 2006 Amettes 2006  © ArrasLa Neuvaine d’Amettes 2006 a mis l’accent sur le véritable trésor que constitue l’Autre, celui que l’on croise ou celui avec qui on partage sa vie. L’Autre est riche ou pauvre, malade ou bien-portant, gentil ou voyou. Dans tous les cas, il est un trésor. Dans tous les cas, il est un frère pour la vie. Et dans tous les cas, il porte en lui des blessures, plus ou moins profondes, mais qui pèse forcément sur sa vie.

La journée des blessés de la vie invite tous ceux qui souffrent de quelque chose à venir l’exprimer. Les blessures sont de tous ordres : un divorce, une maladie, un deuil, le chômage, etc.

Bernadette a parlé du handicap lourd. Elle a présenté l’APF (Paralysés de France) Cette association rassemble les personnes en situation de handicap, les rends actrices de l’amélioration de leurs conditions de vie et défend leurs droits. Elle les aide à acquérir la plus grande autonomie possible et favorise la création de structures et de service adaptés au handicapés de tous âges.

Betty a témoigné de son combat pour l’intégration dans la vie quotidienne des personnes qui doivent composer avec leur invalidité.

La pause café du Secours catholique est un moment privilégié de rencontre et de parole. Les participants finissent par se rendre compte que ce qu’ils ont en eux vaut la peine d’être partagé. La journée des blessés de la vie leur permet d’entendre ce qui se vit dans les autres Pauses café du diocèse et aussi ce que vivent les autres associations. “Ça fait du bien, déclare une fidèle de la Pause café d’Aire. On parle de nos malheurs, on entend ceux des autres, et tous ensemble on se donne du courage. Je trouve que cette journée n’est pas assez connue.” Les quatre-vingt participants de l’édition 2006 aurait sans doute aimé communiquer leur bien-être de ce jour à davantage de monde.

Les blessés de la vie sont à notre porte, mais ils sont aussi à des milliers de kilomètres de nous. Leurs souffrances sont criantes et il est important qu’elles nous parviennent. Emmanuella, qui vient de Guinée-Bissau, a vécu à Amettes une journée formidable : ambiance, partage, amitié et surtout prière, une prière qui est une sorte de fil tendu entre Dieu, les frères de Guinée et elle.

Sabine est allée au Togo avec le Secours catholique de Boulogne.  Sabine, dans sa grande simplicité et avec ses mots à elles, était ce jour-là l’ambassadrice de nos frères d’Afrique qui doivent lutter pour vivre. “J’ai vu au Togo des choses’ malheureusement enrichissantes’. On est allé à la pédiatrie de Dapaong, au Nord. On a vu beaucoup d’enfants malades du sida, des malnutris… On est allé voir une sorte de PMI en pleine brousse. Il y avait là 350 femmes qui attendaient avec leurs enfants en plein soleil. Ils pesaient les bébés sous un arbre avec deux ficelles et leurs ‘trucs-à-eux’… On a rendu visite aux 30 enfants de l’orphelinat. Les parents sont tous morts du sida… Un enfant malnutri ne voulait plus me lâcher. J’aurais bien voulu revenir avec lui, mais malheureusement, on ne peut pas.”  Sabine est marquée par la générosité des Togolais. Ils sont chaleureux et toujours gais malgré leur misère. “C’est leur vie, reconnaît-elle, mais c’est dur à accepter… pour nous.”

“’Les blessés de la vie’ est un titre qui pourrait faire peur, regrette Bruno, diacre. Et pourtant, nous sommes tous blessés quelque part. Il y a vraiment des choses qui se sont passées ce matin, en carrefour. Les gens sont heureux de se retrouver, d’être écoutés, de dire leur tristesse et aussi leur bonheur. J’ai envie de dire : c’est ça la vie.”

 

Parmi les témoignages entendus tout au long de la neuvaine, l’un d’eux a particulièrement attiré l’attention de Mgr Jaeger. Un jeune garçon, 7 ou 8 ans a dit : “Un ami, c’est bon pour la santé.” Après leur éclat de rire, les pèlerins ont compris que “Un frère pour la vie” ne veut pas seulement dire “pour toujours” mais aussi “pour vivre.”

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